Le président tunisien, âgé de 92 ans, est mort ce jeudi, quelques semaines après avoir été victime d’un « grave malaise ».
La Tunisie est en deuil. Le président tunisien Béji Caïd Essebsi est mort ce jeudi. On avait appris son hospitalisation, et son admission en soins intensifs peu auparavant. A la fin du mois dernier, déjà, le jour même où un double attentat ensanglantait Tunis, il avait dû être hospitalisé au sein de l’hôpital militaire de Tunis après avoir été victime d’un « grave malaise ».
Âgé de 92 ans, Béji Caïd Essebsi est devenu en 2014 le premier président élu démocratiquement depuis l’indépendance du pays en 1956. En décembre 2014, il avait remporté l’élection présidentielle avec 55,68% des voix.
Ministre à plusieurs reprises
Quelques semaines auparavant, il avait gagné les élections législatives de 2014 avec son parti Nidaa Tounès – « L’Appel de la Tunisie » – une formation hétéroclite qui a attiré des hommes d’affaires, des intellectuels, des syndicalistes et des militants de gauche, mais aussi des proches de l’ancien régime unis par leur opposition aux islamistes.
Tout au long de sa carrière politique, il a su jouer les premiers rôles en Tunisie. Ministre de l’Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères sous le premier président tunisien Habib Bourguiba, il était devenu président du Parlement en 1990-1991 sous Ben Ali avant de prendre ses distances.
Retour après le Printemps arabe
Béji Caïd Essebsi était revenu sur le devant de la scène à la faveur de la révolution qui a renversé le président Ben Ali en janvier 2011. Cet avocat de formation avait été nommé Premier ministre provisoire en février 2011. Il avait réussi à mener le pays vers les premières élections libres de son histoire en octobre 2011, remportées par les islamistes d’Ennahda.
Béji Caïd Essebsi, père de quatre enfants né dans une famille tunisoise en 1926, se réclame de la pensée bourguibienne, du nom du « père de l’indépendance » tunisienne qu’il qualifie de « visionnaire » et « fondateur de l’Etat moderne ». Il avait annoncé récemment ne pas vouloir se représenter à la fin de l’année lors de la prochaine élection présidentielle pour « laisser la place aux jeunes ».