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« Par sa charge historique, sa corrélation directe à la question des droits de l’Homme, sa résonance politique et sa portée sociale, ce symposium est l’occasion de saluer les acquis accumulés par notre pays dans le cadre du processus national de justice transitionnelle, lui-même issu d’une approche visionnaire, réfléchie, soucieuse de transparence et d’objectivité. Le moment est également bien choisi pour éclairer les générations présentes et futures sur les réformes et les réconciliations menées à bonne fin par le Royaume du Maroc ». a souligné le Souverain Mohammed VI dans un message adressé aux participants au Symposium international sur « la Justice transitionnelle », ouvert vendredi 6 décembre 2024 à Rabat.
Avant d’ajouter que « grâce à cette expérience qui a été largement et fortement saluée à l’international, le Maroc a joué un rôle précurseur en introduisant le concept de justice transitionnelle dans son environnement arabe et africain, et en le relayant de façon retentissante dans de nombreux pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord ».
Le modèle marocain, a souligné le Roi, a significativement contribué au développement du concept et des expériences de la justice transitionnelle qu’il a propulsés vers de nouveaux horizons au niveau régional, mais aussi continental et international. Dans ce message, dont lecture a été donnée par la présidente du Conseil national des droits de l’Homme, Amina Bouayach, le Souverain a rappelé que le modèle de justice transitionnelle adopté par le Royaume s’est solidement construit autour d’un ensemble de considérations, pour certaines, historiques dans la mesure où elles puisent dans la spécificité de la personnalité marocaine, pour d’autres, géographiques et territoriales.
L’objectif premier de ce modèle a été de « focaliser l’intérêt sur toutes les victimes, tous backgrounds et toutes obédiences confondus, et d’examiner l’ensemble des atteintes aux droits de l’Homme, perpétrées depuis les premières années de l’Indépendance jusqu’à la date de création de l’Instance Équité et Réconciliation », a précisé le Roi.

Cette action a permis d’identifier et d’analyser chaque type de violation que le Maroc a connu dans le passé, indépendamment de sa nature et de son ampleur, a relevé le Souverain, rappelant que des investigations et des enquêtes de terrain ont été menées à cet effet et des auditions publiques ont été organisées, dans les villes et dans les villages, afin de recueillir les témoignages nécessaires à l’établissement de la vérité, de réparer les préjudices individuels et collectifs.
« Entrepris dans le respect de l’approche genre, ce travail visait in fine à réconcilier le peuple marocain avec son passé », a dit le Roi dans ce message.
Et Mohammed VI d’ajouter que le trait le plus distinctif de l’expérience marocaine a été l’implication de toutes les sensibilités de la société civile dans le processus de justice transitionnelle, depuis sa conception jusqu’à son aboutissement.
De cette expérience, des leçons ont été ainsi tirées et la nécessaire poursuite de la consolidation de l’État de droit a été réaffirmée, de manière à ce que les droits et les libertés soient respectés et protégés et à condition que leur exercice, responsable et empreint d’un esprit de citoyenneté engagée, s’équilibre avec l’accomplissement des obligations, a fait remarquer le Souverain.

Stéphane Badobré

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