Soro rappelle que les relations humaines parfois sont plus importantes que la politique
En visite privée à Brazzaville au Congo, le Président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, a tenu à nous raconter une partie de son séjour de Paris à Brazzaville. Dans cette partie de l’histoire dont-il nous promets la suite plus tard, Guillaume Soro rappelle que les relations humaines sont plus importantes que la politique qui nous divise parfois. Ci-dessous l’intégralité de son récit.
Ce matin du samedi 8 décembre 2018, je me suis réveillé de très bonne heure à Paris. En superbe forme. Dehors, le temps est froid et humide. Les vents d’hiver sifflent aux fenêtres. Ce temps qui passe stimule souvent ma bonne humeur. Je m’active. Comme d’habitude, j’ai voulu, en même temps que je prenais un rapide petit-déjeuner, parcourir les nouvelles du monde. Je sais que je dois prendre un avion pour Brazzaville au Congo. Or à la télévision, j’apprends que la ville de Paris sera prise d’assaut ce samedi 8 décembre 2018 par les Gilets Jaunes, ce vaste mouvement de contestation qui traverse et secoue la France depuis plus de trois semaines. Il me faut donc quitter au plus vite le centre de Paris où je séjourne, afin de rejoindre l’Aéroport. Avec mon chauffeur, Jérémie, nous partons presqu’aussitôt après, slalomant à travers les rues de Paris qu’il connaît heureusement fort bien, contournant force zones de blocages pour nous extirper d’une ville véritablement aux aguets d’une colère citoyenne. Impressionnant peuple français ! Il n’a pas fini de m’étonner. Cela me rappelle mes années étudiantes à Paris où je ne ratais pas d’occasion de participer à des rassemblements. Au fait hier nuit j’ai été heureux de revoir Thomas Poirier chez qui j’étais cambodgien en 1999 quand je m’étais inscrit à Jussieu à l’institut de langues. Thomas et moi étions amis et partagions son appartement à la rue Valadon entre l’avenue Bosquet et la rue La Motte-Picquet-Grenelle si mes souvenirs sont bons. J’aime à retrouver et à revoir mes amis. La fidélité , la reconnaissance et la loyauté pour moi ont du sens.
Au restaurant MM. Thomas Poirier et Guillaume Soro. Ce dernier fut hébergé par le premier lors de son séjour Universitaire à Paris. Une longue amitié les unie. Guillaume Soro est le parrain d’un de ses enfants. Au fait, je me rends à Brazzaville au Congo à titre privé. Blandine la fille de la Première Dame marie sa fille. Vous ne savez peut-être pas qu’avec le Président Sassou Nguesso, me lie depuis pratiquement les années 2004-2005, une relation filiale, par-delà les postures institutionnelles ou diplomatiques. J’ai connu le Président Sassou Nguesso à cette époque-là et nos relations sont restées vivantes, affectueuses et loyales depuis lors, sans coup férir. Je me souviens du temps où il habitait encore sa résidence de Mpila. Alors Brazzaville était encore marquée par les stigmates de la guerre. C’est à cette époque que le Président Sassou m’a adopté comme fils (comme on dit à Abidjan ça date pas d’aujourd’hui).
Le Président Sassou Nguesso est de la race des personnes fidèles, courageuses, loyales en amitié et j’en suis la preuve et j’en ai la preuve. Quand j’ai donc appris l’annonce du mariage de la fille de Blandine, c’est un événement que je ne pouvais rater. Cela fait pratiquement trois ans que je ne me suis pas rendu à Brazzaville. Ce seront donc des retrouvailles pleines d’émotion et de fraternité vraie. Et franchement, dans la vie, il n’y a pas que la politique. Il y a avant tout et après tout, les relations humaines qui sont le sel de ce monde. Sachons les chérir. C’est en laissant défiler ces pensées dans mon esprit que je traverse matinalement la capitale française. Après détours et contours, mon chauffeur Jérémie réussit à m’extirper de la ville. Dieu soit loué ! Nous n’avons pas été retenus par les barrages des Gilets Jaunes. Ouf ! Nous voici finalement arrivés à l’Aéroport de Paris Charles de Gaulle. Juste à temps pour sauter dans le vol d’Air France qui décolle quelque temps plus tard vers Brazzaville. Je me suis installé dans l’avion. Cap vers l’Afrique. Pourtant, dans ce même avion d’Air France, je vivrai quelques instants plus tard une expérience humaine mémorable que je promets de vous raconter dans la deuxième partie de cette chronique de voyage