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Le climat politique au sein du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) dans la région de Gbêkê est marqué par de vives tensions entre les principaux cadres du parti. Alors que le président du Rhdp, Gilbert Kafana Koné, est en mission depuis le 7 octobre 2024 pour réconcilier les acteurs politiques dans le Gontougo et le Bounkani, les militants de Gbêkê attendent impatiemment son intervention pour apaiser les dissensions qui minent leur région. En effet, les rapports entre le ministre des Transports, Amadou Koné, et le directeur général du Trésor et de la Comptabilité publique, Assahoré Konan Jacques, sont si détériorés que le Gbêkê n’a même pas pu organiser à ce jour une journée d’hommage au chef de l’État, Alassane Ouattara.

Derrière une apparente cohésion, les divergences se manifestent par une forte hostilité entre les deux camps. «Si les deux leaders s’entendaient véritablement, la région de Gbêkê ne serait pas divisée en deux coordinations régionales», confie un cadre local. En effet, la région est aujourd’hui scindée en deux entités distinctes : la coordination du département administratif de Bouaké, placée sous l’autorité d’Amadou Koné, et la coordination régionale de Gbêkê, dirigée par Assahoré Konan Jacques. Cette partition territoriale, jugée artificielle par certains militants, traduit le manque de cohésion au sein de leur parti.
La situation est telle que les cadres affiliés à l’un des camps se retrouvent systématiquement ostracisés par l’autre. Il n’est pas rare de voir des personnalités politiques autrefois proches d’un camp migrer vers l’autre pour des raisons d’affinité ou de soutien. Ce clivage est si profond qu’un citoyen lambda sollicitant l’une des deux personnalités pour une cérémonie de parrainage devient immédiatement persona non grata auprès du camp adverse.
Cette dynamique de division s’étend même au sein des équipes des leaders. Le camp d’Amadou Koné, par exemple, est constitué de sous-groupes où des privilégiés ont un accès plus direct au ministre, suscitant parfois des frustrations au sein de son propre camp. Cette configuration n’est pas sans rappeler la situation d’autres régions comme le Tonkpi ou le Gontougo, où les dissensions entre leaders du Rhdp affaiblissent le parti.
Le ministre Sidi Touré, anciennement très actif à Bouaké, a préféré dissoudre son cabinet politique local, marquant ainsi sa prise de distance face aux tensions persistantes entre Amadou Koné, le maire de Bouaké, et Assahoré Konan Jacques, président du Conseil régional de Gbêkê.

Le ministre-gouverneur du District autonome de Gbêkê, Jean Claude Kouassi, quant à lui, semble suivre ce conflit fratricide à distance, sans vouloir s’y impliquer directement.

De même, l’ex-maire et sénateur Djibo Nicolas se présente comme l’ami de tous dans cette grisaille. Il essaie d’être à équidistance des clans. Ce qui lui a valu d’être choisi comme président du comité d’organisation de la visite de la Première dame Dominique Ouattara à Bouaké en septembre 2024.
Cette mésentente, visible et prolongée, ne profite guère au Rhdp dans le Gbêkê. Les militants locaux déplorent un manque de coordination qui freine les initiatives de développement et met à mal l’image de cohésion prônée par le parti. Pour beaucoup, la situation politique actuelle dessert les ambitions du Rhdp dans une région considérée comme stratégique pour les prochaines échéances électorales.

Face à ce tableau peu reluisant, Gilbert Kafana Koné est attendu comme l’homme providentiel capable de rapprocher ces frères ennemis. Sa mission consistera à ramener Amadou Koné et Assahoré Konan Jacques à la table des négociations, en leur rappelant l’importance de l’unité pour le succès du parti dans le Gbêkê.

Pour le Rhdp, l’enjeu est de taille : il s’agit non seulement de réconcilier les leaders, mais également de redonner confiance à une base militante fatiguée par ces querelles intestines. Seule une réconciliation effective permettra à la région de retrouver son dynamisme politique et de célébrer enfin une journée d’hommage au Président Alassane Ouattara, gage de reconnaissance pour son engagement et ses actions en faveur du développement du Gbêkê.

Les militants, quant à eux, gardent l’espoir que l’arrivée prochaine de Gilbert Kafana Koné à Bouaké apportera une solution à ces tensions et rétablira une unité indispensable pour la prospérité de leur région.

 

D’après une correspondance particulière

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