«Je reçois des menaces quasi-quotidiennes. Certaines vraiment explicites sur ma sécurité physique. Des menaces de mort. À la suite de certaines déclarations, des personnes autorisées m’ont dit que personne ne pourra assurer ma sécurité physique si je renouvelle (…) C’est comme ça. On se bat pour que ça change… On se bat pour que la Côte d’Ivoire soit libérée de la peur… » C’est la déclaration surprenante faite le mercredi 19 mars 2025 par Tidjane Thiam, sur le plateau de la chaîne française France24. Sans être vraiment explicite sur ce sujet grave, le président du Pdci a tenté de jeter un paver dans la marre du pouvoir d’Abidjan.
Tidjane Thiam n’a pas dit à son auditoire s’il avait déposé plainte pour les menaces de mort qu’il affirme subir. Bien qu’il déclare recevoir des menaces quasi-quotidiennes sur sa sécurité physique, attribuées à des «personnes autorisées», aucun élément des sources consultées ne mentionne une procédure judiciaire engagée par lui à ce sujet.
Et pourtant, en droit pénal français comme ivoirien, pour établir des menaces de mort, Tidjane Thiam doit présenter des preuves matérielles. Notamment des captures d’écran, des enregistrements audio/vidéo, ou des copies de messages. Pour aller plus loin, les témoignages devraient être un plus à déposer sur le bureau de la préfecture de police d’Abidjan ou de la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (Plcc). Et bizarrement, aucun de ces éléments n’est rapporté pour étayer les menaces subies par M. Thiam. A la vérité, cette déclaration du tout puissant président du Pdci sur les antennes de France24 est, à ce stade, une vue de l’esprit de la part du candidat.
Stéphane Badobré