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« Préhistoire, une énigme moderne », c’est le titre de l’exposition ambitieuse en ce moment au Centre Pompidou où le musée d’art moderne tente à travers plus de 500 objets, de montrer comment les artistes modernes et contemporains se sont nourris de la préhistoire en essayant d’y trouver une réponse à nos origines.

Les plus grands noms du XXe et XXIe siècle sont là hantés par la préhistoire. Picasso, Miro, Giacometti, Cézanne, Klein, Dubuffet, Louise Bourgeois mais aussi nos contemporains Giuseppe Penone ou Miquel Barcelo : « J’ai l’impression que, ce que je fais, est de plus en plus comme un dialogue avec une forme de peinture d’il y a 30 000 ans. »

L’artiste catalan inspiré par les gravures rupestres du paléolithique n’est pas le seul. Giacometti avait dans son atelier une réplique de la Vénus de Lespugue. Louise Bourgeois était fascinée par les rondeurs féminines de la Vénus de Savignaneau. Cézanne recherchait les traces géologiques dans ses innombrables peintures de la Montagne Sainte-Victoire.

Mais l’idée de la préhistoire, née au XIXe siècle, est un concept moderne fait d’un mélange de réflexions et de fantasmes, explique Guy Labruse, commissaire : « Une des idées majeures sur laquelle est construite l’exposition, c’est que les artistes ont collaboré à la construction de l’idée de préhistoire, du fait que la préhistoire est un non-savoir. » Une époque sans texte ni documents car l’écriture n’existait pas encore, quel meilleur terreau pour les artistes ? Tous les champs des possibles sont ouverts.

Le Centre Pompidou nous propose un grand voyage entre objets préhistoriques et chefs d’oeuvre de l’art moderne et contemporain. Une exposition ambitieuse de par son ampleur chronologique et ses questionnements philosophiques.

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