Depuis le 1er décembre, la Côte d’Ivoire assure, pour la troisième fois de son histoire, la présidence du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (c’était déjà le cas quand elle était membre non permanent dudit Conseil en 1964-1965 et en 1990-1991,).
Le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara, est attendu ce lundi, à New York, où il pendra part à un panel de haut niveau du Conseil de sécurité de l’Onu qui se tiendra le 5 décembre, au siège de l’Organisation mondiale. A cette tribune, il fixera les grandes lignes de la présidence de la Côte d’Ivoire, essentiellement ancrées dans la recherche de la paix et dans la médiation pour mettre fin aux conflits. En octobre 2016, lors du lancement officiel de la campagne de la Côte d’Ivoire à un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité, Alassane Ouattara avait déjà donné un aperçu de ce que sera son rôle au sein de cette instance. “Notre pays est porteur d’un idéal de paix universelle, grâce à la vision de notre premier Président Félix Houphouët-Boigny, dans laquelle je m’inscris entièrement.
Le monde entier connaît, en effet, les valeurs humanistes véhiculées par le Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix de l’Unesco qui a honoré les plus grandes figures de notre époque. On peut citer, sans être exhaustif, Nelson Mandela, Yasser Arafat, Shimon Peres, le cardinal Roger Etchegaray et Mustafa Ceric, le grand mufti de Bosnie. On peut également citer la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix dont la notoriété fait l’unanimité. Nous sommes également les héritiers d’une longue tradition politique bien ancrée de médiation dans les conflits de la sous-région et même au-delà et d’un engagement constant en faveur de la sécurité collective dans notre espace communautaire.
Ainsi, nous pouvons affirmer que depuis ses premiers pas sur la scène internationale, la Côte d’Ivoire a toujours accompagné le Conseil de sécurité dans ses efforts de paix, en jouant un rôle actif et souvent discret dans la prévention des conflits et le règlement pacifique des différends. Par ailleurs, notre pays n’a jamais hésité à s’investir dans les opérations de maintien de la paix comme au Congo, en Haïti, en Centrafrique et, tout récemment, au Mali’’, avait-il dit. Il avait également indiqué que la Côte d’Ivoire ‘’veut et doit poursuivre son engagement en faveur de la paix, en apportant sa contribution aux décisions du Conseil de sécurité des Nations unies. C’est tout le sens du nouveau mandat de membre non permanent que nous sollicitons auprès de vos pays. Tirant les leçons de notre histoire, nous voulons, dans ce cadre, aider, à notre tour, d’autres peuples à retrouver la paix, en s’inspirant de notre cheminement. Nous voulons partager notre expérience en matière de sortie de crise, de maintien de la paix et de processus de désarmement, de démobilisation, et de réinsertion (Ddr)’’.
A la tête du Conseil de sécurité de l’Onu, la Côte d’Ivoire sera donc un moteur de recherche de solutions pacifiques dans le monde. Elle partagera aussi son expérience dans le domaine de maintien de la paix. Ce pays fait partie de ceux qui ont vu les Casques bleus se retirer à la fin de leur mission. ‘’Les Nations unies et l’ensemble de la communauté internationale sont, depuis 2004, engagés aux côtés du peuple ivoirien pour préserver la démocratie et consolider la paix et la sécurité dans notre pays. Nous ne pouvons évoquer ce lien sans souligner, avec fierté, le succès de l’Onuci, citée partout en exemple, qui a permis au Conseil de sécurité d’écrire l’une des plus belles pages de son histoire des dernières décennies. Ce résultat sans précédent apparaît désormais dans l’histoire des opérations de maintien de la paix comme une véritable « success story »’’, avait dit le Chef de l’Etat.
La bonne collaboration entre l’Onu et l’équipe du Président Ouattara, arrivée au pouvoir en 2011, avait permis de ramener la paix et de la consolider, de sorte à ce que la présence des Casques bleus n’avait plus lieu d’être. De nombreux observateurs ont qualifié cette mission onusienne de grande réussite. La Côte d’Ivoire profitera également de l’occasion pour parler de son processus de reconstruction quasi achevé. La relance économique du pays, il faut l’indiquer, est saluée par les différentes institutions financières. Notamment ceux de Bretton Woods. “Depuis 2012, la Côte d’Ivoire connaît un succès économique remarquable, illustré par une croissance rapide du Pib qui a commencé à faire reculer la pauvreté. Le gouvernement a adopté un nouveau Plan national de développement (Pnd) pour la période 2016-2020 qui entend transformer ce pays en une économie à revenu intermédiaire d’ici 2020 et réduire davantage le taux de pauvreté’’, peut-on lire sur le site de la Banque mondiale. La Côte d’Ivoire, à la tête du Conseil de sécurité de l’Onu, continuera de porter la voix de l’Afrique, en particulier dans la lutte contre le terrorisme qui menace l’économie de nombreux pays sur ce continent.