Les dirigeants d’entreprises et des organismes spécialisés dans l’appui au secteur privé et au développement ont débattu mercredi des défis et des mécanismes de la bonne gouvernance, comme facteur d’accélération de la croissance, lors d’une table ronde.
Cette table ronde, organisée par Proparco, institution française d’aide au développement, s’est déroulée autour du thème « la gouvernance d’entreprise, accélérateur de croissance ». Elle a regroupé des chefs d’entreprises et des organisations patronales.
Dans un mot d’ouverture des échanges, le directeur général du Portefeuille de l’Etat, Bamba Seydou, représentant le Secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre chargé du Budget et du portefeuille de l’Etat, Moussa Sanogo, a salué ce « think tanks » sur la gouvernance d’entreprise.
L’amélioration continue de la gouvernance d’entreprise, dira-t-il, demeure un enjeu majeur, c’est pourquoi l’Etat ivoirien a dans sa nouvelle stratégie de gestion du portefeuille, mis en œuvre le contrôle contractuel à travers la signature d’un contrat de performance avec les entreprises publiques.
Exposant sur le lien entre la gouvernance d’entreprise et la performance, le directeur général de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), Edoh Kossi Amenounve, a fait observer les conflits d’intérêt existant entre les principaux acteurs d’une société, à savoir les actionnaires et les dirigeants.
Il a relevé que selon la théorie de l’agence, « l’actionnaire de l’entreprise cherche à maximiser sa richesse, alors que le gestionnaire cherche à maximiser sa satisfaction personnelle ». Et, dans cet élan, il faut « concilier ces intérêts divergents ».
M. Amenounve a relevé que dans un tel contexte d’asymétrie de l’information, le gestionnaire a plus d’informations que l’actionnaire et peut tenter de les utiliser à son profit à l’absence de mécanismes de contrôle de gouvernance d’entreprise appropriés.
Pour ce faire, les entreprises devraient mettre en place un ensemble de mécanismes afin d’assurer l’équilibre des pouvoirs entre les organes de contrôle et de direction dans le but de garantir aux actionnaires un retour sur investissement adéquat tout en évitant une destruction des valeurs par les dirigeants dans leur seul intérêt, a-t-il poursuivi.
Le directeur général de BRVM, a souligné l’importance de la mise en place de procédures rigoureuses de désignation des administrateurs, des comités spécialisés d’audit interne et de gestion de risques, de gouvernance, de recrutement et de rémunération ainsi que de la stratégie.
Selon M. Bakary Traoré, consultant en gouvernance d’entreprise, « la gouvernance, c’est la confiance ». Elle permet aux sociétés d’avoir accès à des financements auprès des banques et institutions financières, et d’afficher ainsi une très bonne réputation.
Les intervenants issus de divers domaines ont soutenu que la gouvernance est l’essence du développement d’une entité commerciale, et un élément fondamental permettant la gestion des risques financiers, sociaux et environnementaux.
Intégrer les bonnes pratiques de la gouvernance d’entreprise n’est plus un choix, mais cela s’impose désormais aux entreprises et institutions dans le cadre des relations d’affaires. Et ce, pour pouvoir bénéficier d’appuis extérieurs grâce à une organisation structurée.
La question de répartition de pouvoir a été également abordée par les participants, qui ont évoqué la concentration de pouvoirs dans les mains d’une seule personne, notamment au niveau des PME où les dirigeants craignent de perdre certains leviers.
Les bonnes pratiques de gouvernement d’entreprise ont inéluctablement un impact direct sur les performances et la valeur des sociétés. Elles s’avèrent une composante essentielle de l’éthique des affaires et sont partie intégrante du développement durable.