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Le processus électoral pour la Vice-Présidence de l’Union Africaine (UA) a récemment pris fin après six tours de vote tendus, où les résultats ont oscillé entre des égalités parfaites et des écarts infimes de deux à quatre voix. Cette compétition marathonienne, marquée par une rivalité palpable, soulève des questions sur les mécanismes d’influence déployés en coulisses. Si, après tout, les règles formelles ont été respectées, les conditions de cette élection laissent perplexe quant à la transparence des alliances et des stratégies mises en œuvre.

Les délégations présentes ont unanimement relevé un contraste frappant entre la candidate marocaine et ses concurrentes, en particulier l’Algérienne. Portée par un parcours professionnel solide, une vision stratégique alignée sur les défis continentaux et une présentation remarquée devant les chefs d’État, la représentante du Maroc a marqué les esprits. À l’inverse, la candidate algérienne a suscité des réserves, peinant à convaincre par la pertinence de ses propositions et la clarté de son discours. Une telle disparité invite à s’interroger sur les leviers ayant permis à cette candidature de rivaliser malgré des lacunes manifestes.

Dans ce contexte, l’expression « valises algériennes », une allusion récurrente aux soupçons de pratiques clientélistes, refait surface. Si ces allégations ne sont pas officiellement étayées, elles alimentent les spéculations sur d’éventuels moyens compensant les faiblesses de la candidature algérienne. Après tout, comment expliquer une résistance aussi tenace dans les urnes sans évoquer des appuis acquis en dehors des critères de mérite ? Ces interrogations, bien qu’hypothétiques, entachent la crédibilité du processus et rappellent les défis de gouvernance auxquels l’UA reste confrontée.

Malgré ces polémiques, le Maroc maintient une position stratégique au sein de l’institution. En témoigne le rôle clé de M. Fathallah SIJILMASSI, Directeur Général de l’UA, troisième personnage de l’organisation. Son leadership, reconnu pour son professionnalisme et son engagement panafricain, renforce l’ancrage du Royaume dans les instances décisionnelles. Une présence qui contraste avec les aléas des candidatures contestées et consolide l’image du Maroc comme acteur fiable et constructif.

In fine, le Maroc a su capitaliser sur ses alliances en soutenant l’élection du Djiboutien Ali Mahamoud Youssef à la présidence de la Commission de l’UA. Un choix symbolique : Djibouti, qui a ouvert un consulat à Dakhla en 2020, défend ouvertement l’intégrité territoriale du Royaume. Cette victoire diplomatique illustre la capacité du Maroc à fédérer autour de ses priorités géopolitiques, tout en renforçant son réseau d’influence au sein d’une Afrique en quête de leaderships stables. Face aux turbulences, Rabat confirme ainsi sa posture de pilier incontesté du jeu continental.

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