Selon la chaîne française LCI que ses détracteurs nomment Télé-Ukraine pour ses prises de positions partisanes dans la guerre, 82% des Russes entre 18 et 34 ans se disent « fiers d’être des citoyens russes » deux ans après le début du conflit ukrainien et les tentatives désespérées de l’Occident de monter la population russe contre Poutine à travers vingt et cent trains de sanctions diverses et variées. L’élément de langage de tous les médias mainstream et des dirigeants occidentaux étant: « La guerre de Poutine » comme pour dire que les Russes n’étaient pas concernés par « cette opération militaire spéciale » et sont donc contre elle.
Tout cela alors même que la popularité de Poutine et sa connivence avec les Russes est une réalité depuis longtemps.
En 2018, un sondage réalisé par plusieurs médias anglo-saxons, dont le Wall Street journal donnait 86% des jeunes, âgés de 18 à 24 ans qui : «ne choisissent pas les Iphones mais Poutine».
Dès lors, ceux que les médias occidentaux appellent les «poutinagers» ont fortement contribué à la sa réélection le 17 mars 2024 avec plus de 87% des suffrages, ce que les Etats-Unis ont dénoncé comme : « incroyablement antidémocratique. »
Pour ces jeunes pourtant, c’est: « Grâce à lui, la Russie est redevenue une superpuissance que les autres pays craignent. »
Toute chose qui sonne comme un désaveu de l’Occident qui tente par tous les moyens de diaboliser leur champion qui s’oppose frontalement à leur domination du monde depuis plus de 6 siècles maintenant.
Cette posture des jeunes russes est la même que celle des jeunes africains qui applaudissent avec des drapeaux russes déployés, ceux qui font des coups d’Etats pour libérer leurs pays de la domination occidentale et qui ont récemment porté par le biais des urnes Ousmane Sonko et Bassirou Faye à la tête du Sénégal, marquant ainsi une rupture brutale et irréversible avec tout ce qui a été jusqu’à présent.
Comme le dit Jena-Joseph Boilot: « La notion de désoccidentalisation du monde recouvre d’abord des réalités humaines, économiques ou encore historiques et culturelles. Mais elle recouvre aussi des positionnements politiques, idéologiques et géopolitiques qui donnent au Sud global des formes géographiques assez contrastées. »
Selon les chiffres de 2023, sur 8 milliards d’habitants que comptent la Terre, seuls 15% vivent dans ce que l’on appelle « Occident ». En 2050, suivant les dynamiques démographiques, le monde non occidental représentera 90% avec une proportion de jeunes au-dessus de 60%. Pour qui sait compter, cela a du sens et des conséquences sur l’équilibre et la distribution des « pouvoirs » à l’échelle du monde.
Tout empire périra, a dit un jour quelqu’un.
Moritié Camara