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Alors qu’il poursuit sa thérapie médicale pharmacologique en milieu hospitalier, le pape François pourrait être contraint de démissionner. Ces trois indices donnent une sérieuse tendance.

Admis depuis près d’un mois à l’hôpital, le pape François souffre d’une pneumonie des deux poumons, mais une amélioration est à noter ces derniers jours. « Les médecins ont décidé de lever le pronostic » a annoncé le Vatican dans son communiqué du lundi 10 mars. Le souverain pontife de 88 ans doit toutefois poursuivre « la thérapie médicale pharmacologique en milieu hospitalier » ajoute le Saint-Siège. Le pape François présenterait encore des symptômes de la pneumonie, sans que ceux-ci ne mettent sa vie en danger.

Cette santé fragile alimente tout de même les spéculations quant à une possible démission du pape. C’est ce qu’a fait son prédécesseur Benoit XVI en 2013, ne se sentant plus de tenir son rôle. Avant ce dernier, il faut remonter au pape Grégoire XII qui avait quitté ses fonctions en 1415. Le droit canonique permet, en effet, une renonciation du pape, tant qu’elle est « librement et dûment manifestée », c’est-à-dire sans pression extérieure. En effet, le canon 332 assure que la renonciation du pape résulte d’une « décision personnelle que personne ne peut imposer » à ce dernier abonde un canoniste romain dans les colonnes de La Croix. Cela constitue la première raison pour laquelle le pape est en mesure de démissionner : le droit de l’Eglise le lui permet. 

Un consistoire avant la démission ?

Mais ce n’est pas tout. Le 25 février dernier, le pape François a convoqué un « consistoire ordinaire » sans en préciser la date. Autrement dit : une réunion des cardinaux à Rome avec à l’ordre du jour, la canonisation de nouveaux saints. C’est justement avec un ordre du jour semblable que Benoit XVI avait annoncé à la surprise générale sa démission. Selon Bernard Lecomte, spécialiste français de la papauté : « les canonisations, il s’en fiche, ce n’est pas comme Jean-Paul II. C’est un prétexte, derrière lequel se cache peut-être la velléité d’une démission », indique-t-il au Parisien.

« S’il fallait faire des paris, il y a au moins 10 % de chance qu’il annonce sa renonciation » lors de ce consistoire, confie une source vaticane au Parisien. De son côté, le pape François a assuré que l’on gouverne « avec la tête et non les jambes ». Il voudrait d’ailleurs tenir jusqu’au moins la fin du jubilé : cet événement en cours a lieu tous les 25 ans au Vatican et attire des milliers de catholiques qui font un pèlerinage vers Rome. C’est un moment privilégié de conversion, de pardon et de rémission des péchés. Il va durer jusqu’au 6 janvier 2026.

Selon le cardinal Gianfranco Ravasi, auprès de la radio italienne RTL 102.5, le souverain pontifie « pourrait décider de démissionner s’il se trouvait dans une situation où sa capacité à avoir un contact direct, à communiquer de manière immédiate, incisive et décisive était compromise ». Voilà justement ce qui nous amène à la troisième raison pour laquelle le jésuite argentin pourrait démissionner et surement la plus évidente, son état de santé. « Nous approchons de la Semaine sainte, le principal temps fort de l’année pour les catholiques. En l’état actuel des choses, il ne peut pas l’assumer », rappelle Antoine-Marie Izoard, ex-responsable de l’agence de presse du Saint-Siège, toujours auprès du quotidien.

Le 6 mars dernier, le pape François fait diffusé un message vocal auprès des fidèles pour tenter de les rassurer. Malheureusement, il avait plutôt eu l’effet inverse. Sa voix chevrotante avait inquiété le monde catholique. « Nous sommes dans une situation d’attente, et il n’y aura pas d’effet de surprise si l’on apprend que le pape renonce », regrette un habitué de la Curie romaine auprès de La Croix.

Le pape François a cependant déjà signé, peu après son élection en 2013, une lettre de démission si jamais sa santé venait à l’empêcher d’exercer. Pour deux grands noms du Collège des cardinauxJean-Marc Aveline de Marseille et Juan José Omella Omella de Barcelone, « tout est possible », comme le rapporte Repubblica, surtout que l’hospitalisation se prolonge et que le pape est relativement âgé. pourtant, chez certains, l’espoir demeure : « l’option numéro un dans nos esprits, c’est… qu’il guérisse et continue », confie un employé du Vatican au Parisien. Dans quelques jours, le pape François entamera son deuxième mois d’hospitalisation.

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