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Le RHDP est face à ses contradictions à Bouaké. Le samedi 21 décembre 2024, une cérémonie de remise de cadeaux de Noël organisée par le président du conseil régional de Gbêkê, Assahoré Konan Jacques, a été violemment interrompue par des militants présumés proches du maire de Bouaké, Amadou Koné. La justification avancée était l’absence de notification préalable à la mairie. Ce fait divers met en lumière une rivalité politique au sein d’un même parti, le RHDP, dans la région de Bouaké.
À l’observation, les partisans du maire peuvent arguer que le respect des procédures administratives justifiait leur action. Informer la mairie d’un tel événement est en effet une exigence légale. Aussi, son non-respect pourrait être perçu comme un acte de défiance institutionnelle. Mais la méthode employée par les présumés partisans du maire, à savoir le recours à la violence et à l’intimidation, soulève des interrogations légitimes sur les motivations réelles de ces militants.

A l’analyse, ce conflit dépasse de loin la question des procédures administratives. L’acte posé révèle une fracture interne au sein du RHDP dans la région de Gbêkê. La rivalité entre les proches du député et maire Amadou Koné et ceux du député et président du Conseil régional Assahoré Konan Jacques traduit une lutte d’influence qui fragilise l’image du parti au pouvoir. Utiliser la violence pour interdire une cérémonie de générosité, en période de Noël qui plus est, envoie un message contre-productif. En effet, cela donne l’impression d’une guerre fratricide et d’un mépris pour les enfants et les bénéficiaires des cadeaux.

Cette action nuit également à l’image du ministre et maire Amadou Koné, connu pour son caractère pacifique et rassembleur. En tolérant ou en ne maîtrisant pas les dérives de ses partisans, il compromet son aura de gentleman et d’homme d’État. De même, pour un parti qui prône la démocratie et la paix, ces voies de fait ternissent la cohérence de son discours.

Paradoxalement, cet incident bénéficie à Assahoré Konan Jacques. Non seulement il apparaît comme une victime d’une injustice, mais sa popularité a probablement grimpé suite à cette interruption brutale, faisant de lui un héros politique local.

Cet événement illustre l’urgence pour le RHDP de rétablir la cohésion en son sein, en particulier dans des bastions stratégiques comme Bouaké. Il met également en lumière les conséquences néfastes de rivalités internes mal gérées sur l’image publique d’un parti et de ses leaders.

Le véritable perdant ici, ce n’est ni Amadou Koné ni Assahoré Konan Jacques, mais la crédibilité du RHDP.

Alla Kouamé

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