Dans le cadre de la mise en œuvre du Plan de redressement du secteur de l’électricité au Cameroun (Prsec), le gouvernement prévoit l’installation de près de 17 000 points de comptage dans les bâtiments administratifs et de 15 000 compteurs intelligents pour une gestion optimisée des flux sur les réseaux de basse tension et l’éclairage public. Cette initiative, annoncée par le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, vise à moderniser le secteur électrique et à réduire les coûts liés à la consommation incontrôlée.
Les nouveaux compteurs intelligents permettront de surveiller en détail la consommation électrique dans les bâtiments publics, offrant une facturation précise « au micron près », selon les responsables de Eneo, principal distributeur d’électricité au Cameroun. Ces dispositifs devraient réduire les gaspillages et faciliter l’identification des zones de forte consommation.
Le projet est une étape importante dans la modernisation des outils de gestion de l’énergie au Cameroun, en ligne avec les objectifs du Prsec, qui se concentre également sur le renforcement des infrastructures de transport et de distribution.
Cette initiative intervient alors que les relations financières entre l’État camerounais et Eneo sont marquées par des dettes importantes. L’État doit environ 120 milliards FCFA à Eneo, tandis que le distributeur d’énergie reconnaît des paiements partiels totalisant 57,8 milliards FCFA en 2023. Parallèlement, Eneo est redevable d’environ 489 milliards FCFA envers d’autres acteurs du secteur, tels que Sonatrel, EDC et Globelec.
Le Plan de redressement, coordonné par le ministère de l’Eau et de l’Énergie, bénéficie du soutien de bailleurs de fonds internationaux. Outre les compteurs intelligents, la priorité est donnée au développement des réseaux de transport, avec des postes sources modernisés, et à une meilleure gestion commerciale via des outils numériques.
Cette transformation s’inscrit dans une volonté d’assurer une meilleure transparence et une efficacité accrue dans la gestion de l’énergie au Cameroun.