Les Hongkongais se sont déplacés en masse dès dimanche matin pour participer aux élections locales, considérées comme un indicateur clé du soutien accordé à la cheffe de l’exécutif de la ville. De nombreux manifestants prodémocratie sont candidats.
Ce sont des élections locales hors-normes. À Hong Kong, dimanche 24 novembre, Des centaines de milliers d’électeurs se sont rendus aux urnes dès le matin pour des élections locales très attendues.
En temps normal, ce scrutin qui vise à choisir les 452 membres de 18 conseils de district compétents sur des questions de vie quotidienne comme la collecte des ordures ménagères ne soulève pas l’enthousiasme. Mais cette fois-ci, il a pris la forme d’un referendum pour ou contre Carrie Lam, la cheffe de l’exécutif de la ville.
Selon les données officielles, le taux de participation au cours des trois premières heures était près de trois fois supérieur à celui enregistré lors des précédentes élections il y a quatre ans.
Au total, 4,13 millions de Hongkongais sont inscrits – sur une population totale de 7,3 millions d’habitants – soit 400.000 de plus qu’il y a quatre ans. Et l’élection des conseillers de districts obéit au mode de scrutin qui, à Hong Kong, se rapproche le plus de la représentation directe.
Les conseils de district ont toujours été dominés par un bloc d’élus totalement alignés sur Pékin. Mais après un semestre de colère dans les rues, les manifestants prodémocratie veulent profiter de cette rare occasion de s’exprimer dans les urnes pour entamer la domination des « Pro-Pékin », et donner un nouveau souffle à la contestation.
Certains politologues estiment qu’une forte participation peut servir leur cause.
Voter pour « permettre le changement »
« J’espère que ce scrutin nous permettra de nous faire davantage entendre au sein des conseils », a déclaré à l’AFP Michael Ng, un étudiant de 19 ans qui votait pour la première fois de sa vie. « Même si un bulletin n’est pas grand-chose, j’espère qu’il permettra le changement au sein de la société et contribuera à soutenir les manifestations. »
Si les militants prodémocratie l’emportent, ils pourraient obtenir six sièges au Conseil législatif de Hong Kong et 117 sièges au sein d’un collège de 1 200 membres qui élit le chef de l’exécutif. Par ailleurs, certains des candidats aux législatives de l’an prochain seront issus des conseils de district.
Alors que le gouvernement n’a cessé de faire planer ces dernières semaines la menace d’un report de ce scrutin en cas de persistance des violences de rue, Hong Kong a connu ces derniers jours un répit dans les manifestations, afin de ne pas hypothéquer la tenue du scrutin.
Une pause relative puisque se poursuit toujours le siège de l’Université polytechnique (PolyU), où sont retranchés des protestataires radicaux, et qui avait été le weekend précédent le théâtre de la plus violente confrontation depuis juin avec les forces de l’ordre.
Dimanche matin, des policiers étaient déployés aux abords de certains bureaux de vote, mais dans des effectifs relativement limités. Aucune violence n’a été signalée dans les premières heures du vote.