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Le mouvement Générations peuples solidaires (GPS) crée le 17 septembre 2020 par Guillaume Soro a été dissout le 23 juin 2021 par la justice ivoirienne. Mais il continue de se donner une existence à Abidjan. Ainsi un communiqué en date du 16 juillet 2024 informe qu’à l’occasion de sa réunion du samedi 13 juillet 2024, le Cadre restreint de Générations et Peuples Solidaires (GPS) s’est intéressé à plusieurs sujets marquants de l’actualité socio-politique internationale et nationale. Dans son énumération, il y a le sujet de la tentative d’assassinat de l’ex-président américain Donald Trump au cours d’un meeting à Butler dans l’Est des États-Unis le samedi 13 juillet 2024. L’ex-mouvement de Guillaume Soro trouve ici le moyen de faire un parallèle entre cette actualité et la situation en Côte d’Ivoire. «(…) Il n’échappe à personne que cet acte odieux, s’il avait abouti, aurait pu faire basculer la première puissance mondiale dans le chaos, dans un contexte international troublé et instable. Ce fait d’une extrême gravité est incontestablement le résultat de discours virulents et haineux ainsi que d’une stratégie de diabolisation des adversaires politiques. La violence verbale et la stigmatisation ouverte de certaines catégories de la population ont sans doute joué un rôle décisif dans le passage à l’acte du tireur. À peu de choses près, il est triste de constater que le RHDP, en Côte d’Ivoire, bien qu’au pouvoir, s’est inscrit dans la même logique de violence verbale, de diabolisation systématique des acteurs de l’opposition», écrit-on. Avant d’ouvrir une lucarne sur la commémoration du 75e anniversaire de l’OTAN, du 9 au 11 juillet 2024 aux États-Unis. Là également, l’ex-GPS, cloue au pilori les dirigeants de l’OTAN comme s’ils étaient en mission pour une autre puissance mondiale : «Il s’avère que l’OTAN, en violation du droit international et sans mandat des Nations Unies, a mené des guerres sur presque tous les continents. La guerre de l’OTAN menée en Libye en 2011 a eu pour conséquence directe la déstabilisation du Mali, du Niger et du Burkina Faso et l’essaimage de groupes armés terroristes dans la bande sahélo-saharienne».

Après ces questions de géostratégie, les soroistes s’intéressent aux affaires domestiques ivoiriennes. Dans un chapitre intitulé «des accusations portées par le Burkina Faso contre la Côte d’Ivoire» le 11 juillet 2024, les camarades de Guillaume Soro se font fait leur religion que c’est la Côte d’Ivoire qui est d’emblée fautive. «Force est de reconnaître que l’actuel Gouvernement ivoirien s’est visiblement éloigné de ce que fut la seconde religion de feu le Président Félix Houphouët-Boigny, à savoir le dialogue, et n’a pas toujours su en faire bon usage. De sorte qu’il faut apprécier les propos accusatoires du Président de la Transition burkinabè à l’aune de la posture, à bien des égards, belliciste du président Alassane Ouattara vis-à-vis de son pays et des initiatives malheureuses du Gouvernement ivoirien en direction des pays de la Confédération des Etats du Sahel», soulignent ces opposants dont on dit que le chef Guillaume Soro a renoué le fil du dialogue avec le chef de l’Etat ivoirien à travers des appels téléphoniques (sic). Dans un bref communiqué publié le 4 avril sur les réseaux sociaux, ce dernier indiquait avoir téléphoné au chef de l’Etat pour « saluer le début de la décrispation politique en Côte d’Ivoire ». Ces échanges, selon lui, avaient été « marqués par la cordialité ».

A travers ce document qui a en tout cas tout l’air d’un pamphlet, les partisans de l’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne donnent également leur avis sur l’installation «d’une éventuelle base militaire américaine à Odienné dans le nord-ouest de la Côte d’Ivoire». Pour eux, les autorités ivoiriennes ne jouent pas la carte de la transparence sur cette «question sensible qui touche à la sécurité nationale et sous-régionale».

«GPS interpelle le Gouvernement ivoirien sur la question. Le Peuple ivoirien a le droit de savoir et de connaître la vérité sur ce qu’il en est de ce dossier. GPS en appelle aux députés de la nation afin qu’ils se saisissent de cette question pour faire la lumière sur ce qui pourrait être un accord militaire nébuleux, compromettant et contraire aux intérêts de la nation», semblent-ils s’inquiéter.

Pour terminer, ce communiqué fleuve analyse le limogeage des directeurs généraux de la RTI et du Conseil coton anacarde. «Le Cadre restreint de GPS prend acte de ces décisions, mais les trouve insuffisantes et insatisfaisantes », écrit-on.

 

Stéphane Badobré

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