Comme prévu, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé ce lundi 6 janvier 2025 qu’il démissionnait de son poste de Premier ministre. Il quittera ses fonctions de chef du gouvernement dès que sa formation politique, le Parti libéral du Canada, lui aura trouvé un successeur. Il était fragilisé par la crise au sein de son parti devenu minoritaire au Parlement et le mécontentement croissant des Libéraux.
Justin Trudeau a pris la tête des Libéraux en 2013, alors que le parti était en difficulté et devenu seulement la troisième force politique du Parlement – du jamais-vu. Sa démission devrait alimenter les appels à la tenue au plus vite d’élections anticipées, certains à Ottawa s’inquiétant du retour au pouvoir de Donald Trump à la Maison blanche.
Le président-élu américain, qui sera investi le 20 janvier, a notamment menacé d’imposer de vastes droits de douane sur les produits canadiens. Alors que des élections doivent initialement avoir lieu au plus tard fin octobre 2025, les enquêtes d’opinion montrent que les Libéraux seraient nettement battus par le Parti conservateur. D’après une source citée par The Globe and Mail, Justin Trudeau a évoqué avec le ministre des Finances, Dominic LeBlanc, l’hypothèse que celui-ci devienne chef du Parti libéral et chef du gouvernement par intérim. Ce scénario est à exclure si LeBlanc entend se porter candidat, a ajouté cette source.
Justin Trudeau, 53 ans, fait face à un mécontentement croissant d’élus libéraux, inquiétés par les sondages désastreux et la perte de deux sièges parlementaires traditionnellement acquis au parti. Certains d’entre eux ont publiquement appelé ces dernières semaines le Premier ministre à démissionner. La crise interne s’est amplifiée quand Justin Trudeau a tenté le mois dernier d’écarter Chrystia Freeland, ministre des Finances et parmi ses plus proches alliés, après que celle-ci a exprimé son opposition à un plan de dépenses proposé par Trudeau. Chrystia Freeland a choisi de démissionner et, dans une lettre, a accusé Justin Trudeau de « stratagèmes politiques » au détriment de ce qui est le mieux pour le pays.
Stéphane Badobré avec Agences