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Le Conseil supérieur de la communication (CSC) du Burkina Faso a interdit, lundi 7 octobre 2024, la diffusion des programmes de la Voix de l’Amérique (VOA) pour une période de trois mois, après « la diffusion d’une émission de nature à saper le moral des forces armées burkinabè et maliennes », a rapporté l’Agence d’information du Burkina (AIB).
Citant le Conseil supérieur de la communication, l’AIB a expliqué que dans l’émission « Washington Forum » du 19 septembre 2024 de la VOA, diffusée en synchronisation sur la radio privée burkinabè « Ouaga FM », il a été relevé de « graves manquements ».
La même source a précisé qu’un animateur de l’émission a qualifié l’attaque terroriste du 17 septembre 2024 à Bamako (Mali), de « courageuse » et insinué que l’attaque terroriste du 23 août 2024 à Barsalgho au Burkina Faso, prouve que « rien n’est fait au plan sécuritaire par les forces combattantes ».
En avril 2024, le CSC avait suspendu VOA pour deux semaines pour avoir relayé un rapport d’une ONG de droits de l’homme accusant l’armée burkinabè d’exactions, rappelle-t-on.
Par ailleurs le Conseil supérieur de la communication a décidé de la suspension des synchronisations des médias nationaux avec ceux de l’étranger jusqu’à nouvel ordre.
Le président du Conseil supérieur de la communication, Louis Modeste Ouédraogo, a expliqué dans un communiqué avoir constaté la diffusion récurrente d’informations de nature « malveillante et tendancieuse » par certains médias audiovisuels nationaux dans le cadre des plages de synchronisation avec des médias internationaux.
« Ces informations, généralement erronées et/ou tendant insidieusement à faire l’apologie du terrorisme, sont en inadéquation avec les textes en vigueur et impactent négativement le climat socio-sécuritaire actuel du pays », a soutenu Ouédraogo.
Plusieurs médias occidentaux notamment français tels que Radio France Internationale (RFI), les chaînes de télévision françaises LCI et France24, le quotidien français Le Monde et Jeune Afrique sont déjà interdits de diffusion sur le territoire burkinabè depuis plusieurs mois, pour des raisons similaires.
Depuis 2015, le Burkina Faso est confronté à une crise sécuritaire marquée par des attaques terroristes. Les autorités militaires multiplient les actions contre le phénomène.

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