Ce jeudi 27 juin 2024 lors de la cérémonie de présentation des résultats d’une étude commanditée par l’Autorité nationale pour la presse (ANP) à Abidjan-Plateau sur « Comment les Ivoiriens s’informent », le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, a pris un moment d’introspection. Amadou Coulibaly s’est longuement interrogé sur l’efficacité de l’aide financière que l’Etat apporte aux médias en Côte d’Ivoire.
(…) Je l’ai dit et je le répète. Tout ne se résume pas en une question d’argent. Je l’ai même dit ici, une fois à la Maison de la presse. Tout ne se résume pas en une question d’argent. C’est vrai que l’argent est important mais tout ne se résume pas à une question d’argent. Parce que de l’argent, oui, il en a été injecté. Au regard du diagnostic actuel, cette presse est mourante. Depuis 2011, c’est un peu plus de 15 milliards de l’argent du contribuable ivoirien qui a été injecté dans des entreprises privées parce qu’elles sont de presse.
Mais pour quels résultats?
Comme je disais tout à l’heure en aparté au président Samba: Pourquoi est-ce que l’argent du contribuable financerait plus une entreprise de presse qu’un fabriquant de boites de sardine ou de yaourt ? ça reste des entreprises privées. C’est une réflexion que nous devons avoir. Pas que nous méprisons la presse, parce qu’elle nourrit l’esprit, mais pour le moment c’est l’augmentation du prix du pain qui a fait chuter des régimes. Pas celui du prix des journaux. Cela nécessite des réflexions. Doit-on continuer à injecter ad vitam aeternam de l’argent dans un gouffre sans fond? J’ai décidé, malgré les cris d’orfraie de certains de marquer une pause afin de réfléchir, et de trouver le moyen d’apporter une aide qui soit plus efficace et qui aide vraiment le secteur de la presse à se ressaisir. C’est pour cela que, le soutien, en tout cas pour le moment, toutes les subventions sont suspendues le temps que nous ayons les fruits de toutes ces réflexions. Et que l’aide aille là où elle être le plus efficace possible.
Aujourd’hui, avec la publication des résultats de cette étude sur la manière dont les Ivoiriens s’informent, je ne peux que me réjouir et féliciter l’Autorité nationale de la presse, qui contribue ainsi à la prise de décisions idoines pour l’assainissement et le rayonnement de notre secteur, en renforçant sa contribution active au fragile processus démocratique ».
Avec Abidjanshow.com