Ce lundi 6 janvier, le président ivoirien Alassane Ouattara recevait ses voeux des corps constitués. A commencer par le corps diplomatique. L’exercice revêt souvent un tour politique. C’est l’occasion pour les ambassadeurs étrangers de faire passer des messages. Et en ce début d’année 2020, année électorale à haut risque en Côte d’Ivoire, cela n’a pas manqué. Lors de ses voeux aux corps constitués, Alassane Ouattara a confirmé une révision de la Constitution dans le premier trimestre 2020. Le président ivoirien a assuré qu’il ne s’agissait pas d’écarter qui que ce soit de la présidentielle. Il avait un temps été question de rétablir la limite d’âge de 75 ans. «Je viens d’avoir 78 ans et je ne compte exclure personne, y compris moi-même», a déclaré le président Ouattara qui laisse planer le flou sur son éventuelle candidature. Le président ivoirien a répété que le gouvernement recevrait dans le courant du mois les partis politiques et la société civile pour finaliser le travail sur le code électoral.
«Tous les acteurs et partenaires électoraux devraient participer au travail de la Commission électorale indépendante, conformément à la Constitution et aux standards internationaux en matière d’élections. Cela contribuera, sans aucun doute, à ce que tous se reconnaissent dans le résultat et soient prêts à collaborer avec le nouveau chef d’État légitimé par les urnes. »
Mais Alassane Ouattara reste inflexible sur cette question. «Toutes les conditions sont maintenant réunies pour que l’élection présidentielle à venir soit juste, transparente, ouverte et apaisée bien sûr, a estimé le président. Les préparatifs de ce scrutin se déroulent normalement. La loi portant recomposition de la Commission électorale indépendante a été promulguée le 6 août. Les 15 membres de la commission centrale ont prêté serment le 27 septembre et les commissions électorales locales ont été installées.»
Dans son discours, le président ivoirien a également parlé de la situation sécuritaire en Afrique de l’Ouest, appelant notamment les grandes puissances à appuyer davantage les pays du Sahel dans la lutte contre le terrorisme dans la région.
C’est un nonce apostolique tout juste accrédité -il a remis ses lettres de créance la semaine dernière- qui a porté la voix du corps diplomatique. Dans un discours très politique, Paolo Borgia n’a pas caché une certaine inquiétude de la communauté internationale quant aux risques de crise post-électorale, en insistant notamment sur la Commission électorale indépendante où l’opposition significative n’est pas représentée.
La Rédaction