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Depuis quelques jours, le tout Abidjan ne parle que de cette affaire. Un opérateur économique aurait « exproprié » une famille, un imam…A la vérité des faits, Bakary Komé, victime de ce lynchage médiatique sur les réseaux sociaux, est dans ses droits car ayant acquis les parcelles incriminées légalement auprès de propriétaires terriens. Prié de relater les faits pour éclairer la lanterne des Ivoiriens, M. Komé est revenu ce mardi 18 février 2025 sur les dossiers qui l’opposent à Dame Traoré et à l’imam Cissé.

Ma réponse concernant l’affaire avec Dame Traoré

« En réalité, je ne connais pas dame Traoré. Moi, j’ai acquis mon terrain avec la famille Atto en 2014, mais le guide du village de Djorogobité-2 n’était pas disponible. En 2018, il y a eu un guide au niveau du village. Je me suis inscrit dans ce guide en bonne et due forme avec le compulsoire. Quand il s’est agi d’aller déposer les documents pour obtenir l’ACD (Arrêté de Concession Définitive) au ministère de la Construction, l’on nous a appris qu’il y avait un problème général. Aucun dossier n’était accepté en ce moment.
En 2020, nous avons appris que le traitement des dossiers avait repris. On s’est rendus au ministère pour faire le dépôt. Quelque temps plus tard, les gens ont dit que les traitements des dossiers n’avaient pas repris, parce que le souci général demeurait en l’état. En 2021, à notre grande surprise, ils ont changé les attestations, ils ont changé le guide du village. Donc, le nom des Atto qui figurait dans le premier guide n’y était plus. C’était plutôt celui d’un « opérateur ».
Néanmoins je me suis inscrit dans le guide du village de Djorogobité-2 avec un compulsoire. Ainsi j’ai déposé en 2021 mon dossier pour avoir l’ACD. Et j’ai obtenu l’ACD en 2023. C’est en cette même année 2023 qu’un dénommé Keïta me contacte par le biais d’un ami, lors des obsèques de ma mère, à la grande mosquée du Plateau pour dire qu’il a acheté un terrain dans la zone du CHU d’Angré. Il m’apprendra plus tard qu’il a acquis la parcelle avec les enfants Gnemini. Lors de nos échanges, je lui ai fait savoir que je ne connais pas la famille Gnemini. Moi j’ai plutôt acquis mon terrain avec la famille Atto. Il va me suggérer de négocier avec la famille Memini. Je lui rétorqué: « sur quelle base, puisque moi j’ai déjà un ACD sur la parcelle? ». Il me proposait même de lui donner un peu d’argent qu’il remettrait aux enfants Gnemini pour les contenter. Ce que j’ai carrément refusé parce qu’ayant obtenu légalement mon ACD. Au regard de mes explications, il a décidé de se retirer de ce dossier.
Et en 2024, c’est une autre dame denommée Traoré qui me contacte en m’informant qu’elle a une convocation pour moi au service juridique du ministère de la Construction. Je m’y suis rendu. C’est ainsi que j’apprendrai qu’il s’agit d’une certaine Traoré Assetou. J’ai dit si l’affaire est vraiment sérieuse, qu’on remette la convocation à un huissier de justice à me remettre. Finalement c’est par message WhatsApp que j’ai reçu la convocation à laquelle j’ai répondu au service juridique du ministère de la Construction au 27ème étage au Plateau. Moi qui venait pour répondre à la convocation de Mme Traoré, je serai informé qu’il s’agit plutôt d’un certain monsieur Gnemini qui est venu porter plainte.
J’ai demandé de quel document dispoait le plaignant et l’on m’a appris qu’il n’avait pas laissé de document. Moi j’ai présenté tous mes documents et j’ai dit à l’enquêteur de me contacter si besoin et je suis parti.
Un mois plus tard, j’ai un autre ami qui m’appelle pour m’informer qu’il a un cousin en Angola qui dit avoir acheté le même terrain avec un dame.
Son cousin a tenté d’avoir les documents du terrain mais en vain. Et ils ont commencé à gâter mon nom. Mon ami a dit à son cousin qu’il me connaît et que je ne suis pas ce genre de personne. Ils ont demandé à me rencontrer pour en parler. Nous nous sommes rencontrés au Plateau. Le cousin de mon ami a dit qu’il n’arrive pas à s’établir les documents du terrain après l’achat avec dame Traoré. Je lui ai dit que ce serait impossible puisque la dame elle-même n’avait pas de papiers de la parcelle. Il a proposé que je lui vende le terrain, chose que j’ai refusée. Il a décidé de convoquer la dame à la gendarmerie pour obtenir le remboursement de son argent. Elle a commencé à chercher un autre client pour lui vendre ledit terrain pour rembourser le cousin de mon ami. Nous avons fait une réunion avec la dame. C’est au cours de cette réunion que ma photo qui circule sur le net a été prise.
J’avais accordé 3 mois aux mécaniciens installés sur mon terrain. Ces derniers étaient prêts à quitter les lieux pour que je puisse commencer des travaux de construction sur la parcelle. C’est en ce moment que des gens sont arrivés sur les lieux avec des loubards pour chasser mes maçons et autres personnes qui devraient faire les travaux. Je croyais qu’il s’agissait des agissements du cousin de mon ami. Renseignements pris, ce n’était pas lui. Quand mon ami l’a appelé, il a dit qu’il a pris son argent avec la dame et est retourné en Angola. Mon ami s’est rendu sur les lieux pour en avoir le coeur net. Il constatera qu’il s’agit de dame Traoré. Voulant la raisonner, il s’est fait copieusement insulter et avait dû quitter les lieux.
Un autre jour, je me suis rendu sur ledit terrain en compagnie d’un frère et nous avons trouvé des loubards. Et ce jour, au lieu de la dame, j’ai trouvé les nommés Keïta Sékou et Lamine Bakayoko. Ce sont eux maintenant qui ont envoyé des loubards et des maçons sur le terrain. J’ai échangé avec Keïta. Et je lui ai rappelé qu’il m’avait assuré lors d’un précédent échange qu’il allait se retirer de cette affaire parce que n’ayant de papier de la parcelle. Après mes vérifications, il se trouve que c’est ce Keïta qui a vendu le terrain â la dame. C’est Keïta qui est à la base de tout cet imbroglio. Ce jour-là Keïta m’a dit: » laisse, je vais investir quelque chose dedans, quand tu seras prêt, tu vas venir casser ». J’ai dit non, pas question. Comme ils ont essayé de faire le bras de fer avec moi avec des loubards, moi aussi j’ai porté plainte à la préfecture de police. Après les enquêtes de la police, Keïta a été pris et déféré au parquet. Une fois qu’il était au parquet, j’ai un ami qui a plaidé pour ne pas que l’affaire aille loin comme c’est une affaire de terrain. Je lui ai dit que je n’ai rien à voir dedans puisque l’affaire est au niveau d’un juge. Une fois chez le juge en charge du dossier, ce dernier leur aurait demandé de rembourser l’argent de la dame pour ne pas qu’elle continue de venir m’emmerder puisque c’est Keïta qui a vendu la parcelle à Mme Traoré. Finalement, je ne sais pas comment ils se sont arrangés entre eux puisque j’ai appris que Keïta a été libéré sous contrôle judiciaire.
Après ce tapage, Mme Traoré Assetou a envoyé un huissier vers moi pour m’envoyer au tribunal de Bingerville sous le motif d’assignation en revendication de propriété. Le tribunal l’a déboutée. Elle a dit que si elle passe par la loi, elle ne peut jamais avoir gain de cause. Elle s’est dit qu’il faut passer par les réseaux sociaux pour me salir pour qu’elle puisse récupérer le terrain en question. C’est donc une cabale contre ma personne. Tous ceux qui passent derrière elle pour dire qu’ils sont victimes de M. Komé, ce n’est pas vrai.
Quand le nouveau guide est venu en 2024, c’était le nom de Keïta-là qui était inscrit. D’abord c’était moi mon nom. Après, ils ont barré mon nom avec un stylo et ont inscrit celui de Gnemini. Mais comme ils ont vu qu’il n’y a plus de place, ils ont ont arraché la page entière. Quand ils ont mis une nouvelle page, ils ont renseigné Gnemini qui a cédé ladite parcelle à Keïta qui l’a cédée ensuite à Mme Traoré dans le compulsoire de 2024. Du coup, moi mon nom est carrément sorti. Il y a plusieurs personnes qui sont victimes dans cette affaire.

Affaire imam Cissé

J’ai une convention avec la famille Mambo avec qui j’ai acheté des terrains dont celui revendiqué par l’imam Cissé fait partie. Selon les numéros communiqués à la police, il y a 4 lots que j’ai achetés avec la famille Mambo, selon nos conventions. Mon problème, c’est la famille Mambo. Ils m’ont vendu le terrain, j’ai des conventions aussi avec eux. Dans cette famille, chacun vend les parcelles comme il veut. Si un d’entre eux te vend une parcelle, il va te dire: « faut pas dire mon nom hein ». L’autre aussi va te dire la même chose. C’est maintenant j’ai su cela. A la faveur de ce tapage médiatique, chacun m’appelle: « faut pas dire mon nom sinon tu vas nous mettre en palabres dans la famille ». Ceux qui m’ont vendu les terrains, même quand leur maman est décédée, je les ai soutenus. J’ai des traces des chèques. J’ai tenu des réunions avec eux. Toute la famille me connaît. Mais quand des gens veulent ternir ton image, ils vont leur faire un lavage de cerveau. Ce qui est loin de la réalité. Très souvent quand je leur donnais certains montants, on faisait des décharges. Toujours est-il que j’ai des éléments de traçabilité de nos conventions.
Avant, il y a des comités qui étaient chargés d’inscrire les noms dans le guide. Le bureau du chef au moment des faits n’était pas à la chefferie. C’était à Angré à côté du marché Cocovico. Ils utilisaient les bureaux d’un opérateur économique comme siège de la chefferie. Après, ils sont allés prendre un autre bureau à la Riviera. En 2021, quand ils ont fini de faire le nouveau guide, c’est là-bas que les gens partaient faire leur mise à jour. La commission qui était chargée de faire les mises à jour m’avait carrément dit qu’elle ne pouvait pas faire la mise à jour de mes lots qui concernent la famille Mambo. Parce que d’après eux, les membres de cette famille ne s’entendent pas, chacun fait ce qu’il veut. Ils m’ont dit qu’il faut que celui qui m’a vendu les lots ou le représentant de la famille vienne confirmer avec un document à l’appui. Donc c’est M. Bernard Mambo qui est venu confirmer. Je lui ai dit de documenter encore devant la commission. Je leur ai donné une copie de ce document et j’ai gardé une copie.
Ce n’est pas étonnant pour moi aujourd’hui qu’il dise qu’il ne reconnaît pas. Tout ce qu’ils ont fait avec moi, ils disent qu’ils ne le reconnaissent pas alors qu’il y a une traçabilité de tout à travers des chèques. En dehors de cela, quand je partais dans leur famille, leur maman était là. J’ai des photos qui prouvent que j’ai un lien avec cette famille.
Revenons au terrain revendiqué par l’imam Cissé. Il dit qu’il a acquis le terrain en 2015. Pourquoi depuis lors, son nom ne figurait pas dans le guide du village? Ça je ne sais pas. Moi, depuis 2018, j’ai mon nom dans le guide. Quand ils ont changé en 2021, j’ai eu encore mon nom dans ce guide. J’ai clôturé le terrain depuis 2018. Moi je n’ai jamais vu l’imam sur ce terrain.
Pourquoi c’est cette année 2025 que l’imam Cissé sort pour dire que moi j’ai fait du faux son soi-disant terrain.
Je lui ai dit que la même famille qui lui a cédé ce terrain est la même qui me l’avait vendu avant lui. Donc s’il y a un problème, qu’il se réfère à cette famille. Moi j’ai déjà mon ACD. Je n’ai pas de problème avec quelqu’un ».

Par Stéphane Badobré

 

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