Archibat 2023 bat son plein à Abidjan, du 12 au 16 décembre, autour du thème: «Architecture durable et Industries locales». On y parle de construction de maison, d’équipements mais également d’entretien. Sur ce dernier point, il y a un stand qui devrait attirer l’attention des nombreux visiteurs. Si vous avez eu besoin d’aller aux toilettes pour vous soulager, ce sont les installations TPLG Sanitaires dans l’arrière-cour que vous avez certainement utilisées. Des toilettes mobiles, des lave-mains et des urinoirs pour homme. Usher Kadio est à la fois CEO et fondateur de TPLG Sanitaires, une filiale de l’entreprise « Tout pour la gloire ». Il nous explique volontiers ses motivations pour la création de cette entreprise qui contribue à l’assainissement de l’environnement. « D’abord, nous sommes spécialisés dans la location, la vente et l’entretien des équipements sanitaires mobiles. L’idée m’est venue d’un besoin récurent qui se posait chaque fois qu’on sortait sur des sites évènementiels. C’est ainsi que j’ai commencé à y réfléchir. Et comme je vivais en Europe, ayant la volonté en tant que jeune Ivoirien de la diaspora de rentrer pour venir entreprendre ici en Côte d’Ivoire, l’idée m’est venue de créer mon entreprise pour combler ce vide », souligne-t-il. Avant d’aborder brièvement la mise en place de sa société. « Au niveau du financement, le processus n’a pas été facile, donc je suis allé sur fonds propre, avec toutes mes économie. C’est un pari que j’ai pris parce que le monde des affaires en Côte d’Ivoire aujourd’hui s’est beaucoup amélioré. J’ai mis moins de deux mois pour créer l’entreprise, ce qui était impossible avant. Je m’approvisionne généralement chez un fabricant allemand avec qui d’ailleurs je suis le représentant dans tous les pays d’Afrique francophone ».
Il faut le dire, ses installations sont très pratiques et trouvent une solution à un problème: éviter que les personnes urinent dans les herbes ou sur le macadam. « Nous livrons nos équipements à Abidjan et en dehors. Le seul problème pour nous, ce sont les frais de transport. Souvent le besoin se pose à l’intérieur du pays, mais les frais de transport reviennent plus cher que la location. Et là, non par gaité de cœur, les gens sont obligés de laisser tomber. Nous avons une trentaine de cabines, (nous avons commencé avec 12 cabines), deux camions dont deux unités de vidanges pour pouvoir vidanger et un camion pour livrer hors d’Abidjan. Il faut dire aussi qu’avec la loi sur le code de l’hygiène qui a été proposée cette année par le ministère de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de la Salubrité les choses vont bouger. (Le projet de loi portant code de l’hygiène et de la salubrité a été adopté à l’unanimité, mardi 16 mai 2023, à l’Hémicycle à Abidjan, par les 34 membres présents de la Commission recherche, science, technologie et environnement (CRSTE), à l’issue de sa présentation par le ministre de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de la Salubrité, Bouaké Fofana, Ndlr). Cette loi qui interdit aux personnes d’uriner n’importe où dans la rue doit être accompagnée. C’est dans ce cadre que nous serons là pour accompagner les collectivités qui voudront essayer ces équipements. Parce que nous pouvons non seulement les leur proposer mais nous occuper de leur entretien pour que cette loi soit appliquée. Parce qu’il ne faut pas proposer une loi et ne pas avoir d’offre pour empêcher que les gens urinent partout et être des hors-la-loi », propose Urlich Kadio.
Sur les perspectives, l’opérateur entend fortement concrètement apporter sa contribuer à l’assainissement du cadre des personnes vivant en Côte d’Ivoire. « Nous voyons grand. Le besoin est là. C’est un environnement où il faut du sérieux et de la rigueur parce que c’est des déchets. C’est pourquoi nous mettons à disposition en plus des équipements, des consommables. Et notre projection c’est qu’en un an, nous puissions atteindre une centaine de cabines. Comme le bouche-à-oreille marche beaucoup, nous sommes sur de nombreux évènements. On espère qu’avec la loi qui se met en place, nous aurons des accompagnements pour pouvoir répondre à l’attente des populations ».
Stéphane Badobré