Le Sri Lanka a opté pour le retour au pouvoir du clan Rajapaksa, particulièrement craint par les minorités tamoules et musulmanes. Au-delà de l’aspect sécuritaire, les Sri Lankais ont opté pour un président qui devrait opérer un rééquilibrage géopolitique.
Le nouveau président du Sri Lanka Gotabaya Rajapaksa a prêté serment ce lundi dans un temple bouddhiste, actant le retour au pouvoir du puissant et redouté clan des Rajapaksa, sept mois après une vague d’attentats meurtriers.
Un retour qui aura aussi des conséquences géopolitiques. L’île pourrait se tourner davantage vers la Chine. Le frère de Gotabaya Rajapaksa, Mahinda, a en effet grandement ouvert le pays aux investissements chinois quand il était président entre 2005 et 2015. En quelques années, Pékin construit alors deux ports, un aéroport, un centre de congrès et des kilomètres d’autoroutes, le tout grâce à des emprunts commerciaux chinois.
À la fin de son mandat, Colombo doit cinq milliards d’euros aux banques chinoises, soit environ 9% de son PIB de l’époque. Des sommes très difficiles à rembourser. Son successeur, le président sortant Mahitripala Sirisena essaie de dénoncer ces contrats, mais n’y arrive pas et doit céder à la place un port stratégique aux Chinois.
L’Inde, grande perdante
Le Sri Lanka est donc tombé, comme beaucoup de pays de la région, dans le piège de la dette chinoise, et l’influence de Pékin ne pourrait que s’accroître maintenant que le clan des Rajapaksa, qui a des liens étroits avec le pouvoir chinois, revient au pouvoir.
L’Inde, allié naturel et traditionnel, est la grande perdante même si New Delhi cherche à rattraper son retard : le Premier ministre Narendra Modi a ainsi rencontré Mahinda Rajapaksa deux fois depuis un an.