Mardi 23 juillet 2019, il est environ 10 heures. Une visite dans les locaux du CHR de Bouaké nous apprend qu’un dénommé Kouadio Koffi, venu de Sranbélakro, avait été reçu par les médecins, après une agression et qu’il avait reçu une balle à bout portant .Mais, le blessé avait quitté l’hôpital sans l’avis des médecins, après une radiographie, alors qu’il devait subir une intervention chirurgicale pour extraction de la balle logée dans son pied.
Ce blessé, figure au nombre des quatre personnes blessées enregistrées lors des évènements malheureux survenus à Sranbélakro dans la nuit de dimanche 21 juillet 2019 dernier, entre des acheteurs d’or, troublant ainsi la quiétude des populations, alors qu’elles s’y attendaient le moins. A une dizaine de kilomètres de Sranbélakro, se trouve des sites d’orpaillage au bord d’une rivière, nommés Adjamé, Sarabana et Ouléssi, tenus de mains de maitre par des Burkinabè, Maliens, Guinéens et même des Ivoiriens qui ne jurent que par l’or. Ici, les propriétaires de chantier sont des rois qui agissent comme bon leur semble quand il s’agit de fixer le prix d’achat du métal précieux. Selon les informations recueillies çà et là auprès de plusieurs personnes, le prix sur les lieux d’extraction du gramme d’or est de 15.000 Fcfa. Un prix en deçà du prix normal qui est de 20.000 Fcfa. Une situation, qui va créer un sentiment de mécontentement chez certains vendeurs qui décident de vendre le fruit de leur souffrance au plus offrant. Dans le village de Sranbélakro, Goly Kouadio Francis, est connu comme gérant de cabine. Mais parallèlement à cette activité qui lui procure suffisamment de gain, il décide de se lancer dans le commerce d’or pour grossir ses revenus. Il se propose donc d’acheter au prix de 20.000 Fcfa, le gramme d’or à ses fournisseurs. Il n’en fallait pas plus pour que les vendeurs affluent chez lui.
Les chefs de chantiers qui perdaient ainsi leur marché, décident de lui faire la peau. Le lundi 15 juillet 2019, une semaine avant son agression, suite à une réunion des chefs de chantier sur son sort, il est informé par une jeune fille qui lui demande de faire attention, car quelque chose de pas catholique se préparait contre lui. Le jeune homme qui croyait à une mauvaise plaisanterie n’en a cure et ce qui devait arriver survint. Alors qu’il s’attelait à satisfaire des clients venus faire des transferts d’unités, deux individus armés de kalach et de pistolet, font irruption dans ses locaux et tiennent tout le monde en respect, prêts à faire usage de leurs armes. « L’un des agresseurs encagoulé portait une tenue militaire et tenait une Kalach mais le second qui tenait le pistolet avait le visage découvert. Leur accent était celui des Ivoiriens. Quand ils sont venus, ils ont brutalisé d’abord les gens qui étaient présents. Je me souviens qu’un client qui ne réalisait pas encore la gravité de la situation a dit, nous sommes avant vous, attendez votre tour. Aussitôt, ils ont ouvert le feu sur lui. Ils m’ont demandé de leur remettre tout l’or que j’avais ainsi que l’argent ».
Dans la foulée, Kouamé Kouakou Jean Marc dit Kongozan, Koffi Franck, Kouadio Koffi Kezel y compris Goly Kouadio, le gérant, ont pris des balles de leurs agresseurs qui se sont fondus dans la nature avec plus de 8.000000 Fcfa.
Dans le village, les supputations vont bon train. Cependant, personne ne semble affecté par cette agression qui a failli coûter pourtant la vie à quatre des leurs. La vie à Sranbélakro continue son cours normal et les orpailleurs continuent leurs œuvres de destruction avec son corolaire de maux liés à la présence de ces ennemis de l’environnement.
FKO.