Les condamnations se sont multipliées dans le monde entier ce vendredi 15 mars, quelques heures après l’attaque de deux mosquées à Christchurch en Nouvelle-Zélande. Le dernier bilan fait état de 49 morts. Le président turc insiste sur le signe d’une «hausse de l’islamophobie», la Première ministre norvégienne sur le «douloureux» rappel de la tuerie d’Utoya tandis que la reine Elizabeth II se dit «profondément attristée par l’attaque effroyable».
Les réactions sont nombreuses et se succèdent depuis l’annonce de la double fusillade survenue à Christchurch en Nouvelle-Zélande, en particulier dans les pays musulmans, et l’indignation est générale.
L’Indonésie, plus grand pays musulman au monde a fermement condamné la fusillade et présenté ses «sincères condoléances» aux familles des victimes. La Malaisie a qualifié l’attentat de tragédie noire pour l’humanité et la paix dans le monde. Condamnation également du président turc Recep Tayip Erdogan pour qui l’attaque illustre l’hostilité grandissante envers l’islam, une hostilité parfois encouragée et que le monde observe sans réagir, selon ses propos. «Avec cet attentat, l’hostilité envers l’islam (…) a franchi les limites du harcèlement individuel pour atteindre le niveau d’une tuerie de masse», a-t-il aussi déclaré lors d’une allocution à Istanbul.
Pour le Premier ministre pakistanais Imran Khan, l’attentat en Nouvelle-Zélande prouve que le terrorisme n’a pas de religion et a condamné l’augmentation des attaques terroristes et l’islamophobie croissante depuis le 11 septembre 2001. Depuis cette date l’islam et le milliard 300 millions de musulmans sont tenus collectivement responsables de tout acte terroriste dans le monde.
Les médias bangladais rapportent les témoignages de leur équipe de cricket qui se trouvait à proximité de la fusillade et qui a pu échapper de justesse au carnage. Cheikh Ahmed al-Tayeb, le grand imam de l’institution de l’islam sunnite al-Azhar qui siège au Caire a appelé à «multiplier les efforts pour soutenir les valeurs de la tolérance» et note que ces attaques sont le « résultat de la prolifération du discours islamophobe dans plusieurs pays, y compris dans ceux qui sont réputés pour la coexistence de leur population ».
Le président français Emmanuel Macron a dénoncé «des crimes odieux» et souligné que «la France se dressait contre toute forme d’extrémisme». Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, dans un communiqué, a dénoncé un «acte de violence insensé contre des innocents sur leur lieu de prière», «contraire aux valeurs et à la culture de paix et d’unité que l’Union européenne partage avec la Nouvelle-Zélande».
La Première ministre norvégienne Erna Solberg, elle, a appelé à lutter contre «toutes les formes d’extrémisme», après cette attaque qui rappelle selon elle les attentats perpétrés en 2011 par l’extrémiste de droite norvégien Anders Behring Breivik.