À l’issue du Conseil des ministres présidé par le chef de l’État Alassane Ouattara ce mercredi 23 mars 2025 à Abidjan-Plateau, le gouvernement ivoirien a réagi avec fermeté aux récentes mobilisations annoncées par l’opposition politique. «Le désordre ne sera pas toléré. Ce n’est pas une menace, c’est un conseil», a martelé Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, lors du traditionnel point de presse d’après conseil.
M. Coulibaly a affirmé la fermeté de l’État face aux critiques sur l’exclusion de figures politiques de la liste électorale.
Suite aux réactions suscitées par l’absence de certaines personnalités politiques de la liste électorale, Amadou Coulibaly a tenu à clarifier la position de l’État. Sur un ton à la fois ferme et pédagogique, il a rappelé que «le désordre ne sera pas toléré», insistant que cette déclaration ne devait pas être perçue comme une menace, mais plutôt comme «un conseil» destiné à ceux qui s’éloigneraient des règles républicaines.
Le respect du droit comme pilier de la démocratie
Revenant sur les contestations relatives à l’exclusion de certaines figures de l’opposition, notamment dans le cas de l’ancien ministre Thiam, le porte-parole a tenu à souligner que toutes les décisions prises l’ont été en conformité avec les lois et institutions compétentes: «Nous avons deux instances qui gèrent les questions électorales : la CEI et le Conseil Constitutionnel.» Il a précisé que les décisions de la CEI sont collégiales, traduisant une volonté de consensus entre les différentes composantes politiques.
Concernant l’arrêt du Conseil Constitutionnel, il a rappelé que la décision s’appuie sur l’article 48, «qui n’en est pas à sa première utilisation dans notre pays», soulignant au passage les compétences du Professeur Francis Wodié, à l’origine de l’arrêté, et reconnu pour sa rigueur en droit constitutionnel.
Un appel à sortir de la logique de méfiance permanente
Mettant en lumière les progrès réalisés depuis 2012 en matière de paix et de sécurité, le ministre a regretté «la tendance à soupçonner systématiquement des manipulations» dans les rangs de l’opposition. « Certains, parce qu’ils se sont livrés à des manipulations politiques par le passé, voient aujourd’hui de la manipulation partout », a-t-il déploré.
Il a ensuite lancé un appel clair à la responsabilité et au respect des institutions : «Ce n’est pas au Chef de l’État de décider qui peut ou non participer à une élection. Des institutions existent pour cela. Il faut que nous sortions de cette vision archaïque d’une république bananière.»
L’opposition avertie, la nation invitée à la maturité
Dans ce contexte électoral particulièrement sensible, Amadou Coulibaly a réaffirmé l’engagement du Président Alassane Ouattara dans la construction d’un «véritable État de droit». Il a également indiqué que «si le Président Gbagbo lance un mot d’ordre en faveur de la paix et de la construction du pays, il n’y aura aucun problème», mais a prévenu que tout appel au désordre serait fermement sanctionné.
Stéphane Badobré