L’Organisation mondiale de la santé (OMS) va devoir « se serrer la ceinture », après le retrait des Etats-Unis. Washington est le premier contributeur de l’organisation, a souligné mardi 11 février 2025 son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Depuis l’annonce fracassante de Donald Trump, qui ne voit pas l’intérêt de financer l’organisation, malgré son rôle clé dans la gestion des épidémies, l’OMS était restée silencieuse. Peut-être dans l’espoir que l’annonce ne sera qu’un coup de bluff.
Son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus s’est finalement exprimé, en clôture d’une réunion de huit jours du conseil exécutif de l’OMS à Genève : « Nous regrettons l’annonce par les Etats-Unis de leur intention de se retirer (…). Nous espérons vivement qu’ils reconsidéreront leur décision et nous accueillerons favorablement l’opportunité d’engager un dialogue constructif ».
« Nous agissons avec un double objectif stratégique: mobiliser des ressources et nous serrer la ceinture », a encore dit Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Le président américain Donald Trump a signé, peu après son investiture le mois dernier, un décret en vue de retirer son pays de l’Organisation mondiale de la santé, qu’il avait par le passé vivement critiquée pour sa gestion de la pandémie de Covid-19. Pour l’instant, l’aide est suspendue pour une période de 90 jours.
Donald Trump avait entamé la même démarche lors de son premier mandat.
L’OMS réorganise ses financements
La décision des Etats-Unis a mis en évidence la nécessité d’un financement plus sûr et plus fiable de l’OMS. Le conseil exécutif a recommandé que les cotisations des membres de cette organisation soient augmentées de 20% pour couvrir au moins la moitié de son budget d’ici à 2030, afin notamment de réduire sa dépendance à l’égard d’une poignée de donateurs majeurs.
« C’est un signal très fort de votre soutien et c’est une étape majeure vers une assise financière plus prévisible et plus durable pour l’OMS », a noté Tedros Adhanom Ghebreyesus.
« Vous avez dit que nous devions établir des priorités reposant sur un financement réaliste. Nous sommes d’accord », « vous avez dit que nous devions améliorer l’efficacité, renforcer la surveillance et réduire les dépenses inutiles. Nous sommes d’accord », a-t-il ajouté.
L’OMS, essentielle pour un accès aux soins des pays pauvres.
L’organisation mondiale de la santé est un élément de l’accès aux soins des patients des pays à bas revenus.
Ainsi ce 11 février, l’OMS a annoncé un programme de traitement gratuit des cancers infantiles dans des pays à revenus faibles. La Mongolie et l’Ouzbékistan seront les premiers à tester le programme, avant l’Equateur, la Jordanie, le Népal et la Zambie, autres participants à l’étape-test, selon l’agence onusienne. Plus de 5000 enfants devraient être soignés dans cette campagne 2025.
C’est aussi une organisation à la pointe de la lutte contre le paludisme. « Même nos pires scénarios ont été dépassés »: le gel soudain de l’aide américaine pourrait avoir un impact dévastateur dans la lutte contre le paludisme au moment où de nouveaux variants mortels se développent en Afrique, a averti le responsable de Malaria Consortium.
250 millions de cas de paludisme sont déclarés par an, dont 600 000 décès, la plupart ont lieu en Afrique. Les Etats-Unis donnaient un milliard de dollars pour le programme anti- palu. Le gel des dons américains a déjà conduit à la fermeture d’un programme au Mozambique. Selon l’OMS, 80% des décès dus au paludisme en Afrique concernent des enfants de moins de 5 ans.
Source: TRT