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Le 12 avril 1945, le Président Franklin Delano Roosevelt meurt à l’âge de 63 ans, 3 mois seulement après le début de son 4è mandat à la tête des États-Unis et cela en pleine Seconde Guerre Mondiale.

Au pouvoir depuis 1933, il a été très actif depuis l’entrée en guerre des États-Unis en 1941.

En effet, malgré son handicap ( paralysie de ses jambes suite à la poliomyélite contractée lors de la visite d’un hôpital pour enfants), il a sillonné le monde pour assister à des conférences et sommets des alliés ( Téhéran, Potsdam, San Francisco, Yalta etc) pour préparer l’après-guerre et l’ordre mondial duquel nous sommes entrain de sortir à grande vitesse ces dernières années avec la perte d’influence de l’Occident dans la fondation de l’Histoire.

Pour les américains, c’est ce travail de Président qui l’a tué. Ils nomeront d’ailleurs cette fonction : The killing Job ( le métier qui tue).

Dès lors, une réflexion citoyenne s’empare du pays qui aboutira à l’amendement de la constitution pour limiter à 2 le nombre de mandats présidentiels pour un individu. Cela est en vigueur depuis 1952.

Cette exigence de limitation de mandats n’a donc rien à voir avec la démocratie. Son objectif est simplement d’empêcher que la fatigue et le stress liés à cette fonction, ne se liguent pour assassiner le pauvre dirigeant.

Aujourd’hui, c’est cette même inquiétude que ressentent les Américains pour Joe Biden, 81 ans qui a du mal à marcher, à s’exprimer et aussi à se rappeler des choses.

Après son débat catastrophique face à Trump le 27 juin 2024 qui lui a valu des appels pressants venant même de son propre camp à ne pas briguer un second mandat, il a apporté de l’eau au moulin de ceux qui craignent pour sa santé lorsque hier, jeudi 11 juillet 2024 en plein sommet de l’OTAN à Washington aux États-Unis, il a pris la parole pour inviter au micro le « Président Poutine » alors que c’est Zelenski qu’il désignait.

« Et maintenant, je veux passer la parole au président de l’Ukraine, qui a autant de courage qu’il a de détermination. Mesdames et messieurs, le président Poutine ! »

Après cette annonce, il s’est écarté du micro avant de réaliser son erreur (suite au froid glacial qui s’est abattu sur la salle), et d’y revenir pour dire : « Il va battre le président Poutine. Le président Zelensky. Je suis tellement concentré sur le fait de battre Poutine. »

En bon comédien, le président Zelenski qui était confus s’est vite repris et a souri comme si cela l’amusait avant de faire sa diva et réclamer la fin des restrictions sur les frappes en Russie.

Mais pour le Président Biden, le mal était déjà fait. Une rumeur s’est emparée de la salle et ses adversaires républicains présents ont tôt fait de faire circuler la vidéo sur les réseaux sociaux.

Avant de sauver l’Ukraine, les démocrates devraient songer à sauver leur leader en l’envoyant à la retraite.

Roosevelt convaincu qu’il était le seul à mettre un terme à la Seconde Guerre Mondiale, n’avait pas écouté sa femme Eleanor qui ne voulait pas qu’il brigue un 4è mandat.

 

Moritié Camara
Professeur Titulaire d’Histoire des Relations Internationales

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