Le village de Glanlé dans le département de Sipilou est un véritable port sec pour la fuite du cacao et la café vers la Guinée. Cet amer constat a été fait récemment par PoleAfrique.info. Situé à quelques 15 kilomètres de la Guinée, Glanlé connaît toutes sortes de trafic. Ce qui a retenu plus notre attention, c’est le business juteux de la sortie illicite du cacao du territoire ivoirien.
Dans le village de Glanlé, c’est une véritable mafia qui est organisée autour de la vente du cacao. Une seule société coopérative dont le magasin reçoit le cacao est visible. Les produits collectés y sont stockés et à partir de 19h GMT, c’est une colonne de motos qui les charge pour la Guinée. Et ce au vu et au su de tous!
Ce trafic qui selon nos informations est cautionné par des autorités, le conseil du café et du cacao, la chefferie traditionnelle et les forces de l’ordre fait perdre beaucoup de devises à la Côte d’Ivoire. Le sous-préfet de Sipilou que nous avons eu lors de notre enquête a reconnu l’existence de ce trafic mais a traduit son impuissance sans l’implication véritable de nos forces de l’ordre qui “mangent dedans”. Car c’est la nuit que ce trafic illicite et illégal se fait.
La délégation régionale du Conseil du café et du cacao, a été harcelée durant plusieurs semaines pour une réaction de la structure officielle en charge de la gestion du binôme café-cacao.. Le délégué régional de la structure de régulation du secteur café-cacao dont les éléments sont censés être sur le terrain pour empêcher cet état de fait s’est indigné que PôleAfrique.info ait refusé de jouer le rôle de missionnaire et agent de renseignements pour sa structure. <<Vous avez déjà écrit un article où un paragraphe nous accuse. J’ai pensé que vous alliez partager votre enquête avec nous afin que nous puissions répondre. Mais l’article est déjà sorti. Moi je n’ai rien à dire. Si vous voulez que je parle référez-vous à ma hiérarchie pour leur autorisation. Dans le cas contraire, je ne parle pas>>, a coupé Doumbia Siaka, délégué régional CCC Man.
A Abidjan il n’est pas évident que le Conseil Café-Cacao accède à une requête de réaction car, pour la structure chère à Yves Koné, le caractère “stratégique” de ce binôme de l’économie ivoirienne fait que le journaliste doit dévoiler “les objectifs” assignés à un article. En attendant de revoir ce paradigme de gouvernance dans une structure officielle sensée bien ouvrir les portes du CCC et faciliter le travail de la presse et des médias, les mafieux de Glanlé se la coulent douce. Le Ministre Moussa Sanogo, en charge du Budget et du Portefeuille de l’Etat sous la houlette du Premier Ministre devrait songer à récupérer les sommes d’argent qui échappent au Trésor ivoirien. Avec les revendications syndicales qui s’accentuent, ces fonds récupérés faciliteraient le dialogue, le sourire sur les lèvres.